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Impact, votre horizon Tribune d'Europe Ecologie Les Verts : « Pour une agriculture écologique et sociale »

Terre-net Média a demandé, aux principales forces politiques représentatives, d’exposer les positions de leur parti sur les grands sujets ayant trait à l’agriculture. Voici la contribution d'Eelv (Europe Ecologie Les Verts).

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Selon EELV, il faut ’abandonner le modèle européen productiviste
et industriel pour passer à un modèle écologique productif, conçu
avec les paysans, par et pour les consommateurs européens ». 
 (© Terre-net Média)

Face à l’impasse dans laquelle s’enfonce notre agriculture, Europe Ecologie Les Verts (Eelv) souhaite renouveler le pacte agriculture-société. Cette réorientation se fera avec le monde agricole, en tenant compte des aspirations de la société pour une alimentation saine et diversifiée, du changement climatique, de la nécessaire protection des ressources naturelles et du respect de la souveraineté alimentaire dans les différentes régions du monde.

Sous la pression des responsables institutionnels de l'agriculture française et des pays riches, nous nous obstinons à poursuivre un projet dépassé depuis au moins 30 ans, lequel a généré une artificialisation des milieux, la dégradation des ressources naturelles, une consommation croissante d'énergie, la concentration des moyens et du capital financier de production.

Ce modèle profite avant tout aux géants de l’agrochimie et de l’agroalimentaire et, seulement en apparence, au consommateur. Il est par contre très coûteux pour le contribuable en termes d’aides publiques agricoles, de santé et d'environnement. Il est urgent de fonder un nouveau projet porteur, pour ses acteurs, de sens et de fierté.

Abandonner le modèle européen productiviste

Celui-ci devra permettre de sortir de la surenchère énergétique et chimique, mais également privilégier la création d’emplois, de valeur ajoutée, de diversité, dans un contexte européen de chômage et de précarité. Cela passe d'abord par la garantie d’un revenu agricole décent et stable.

Il s’agit d’abandonner le modèle européen productiviste et industriel, tourné vers l’exportation sur des marchés mondiaux artificiels, perméables à la spéculation financière et destructeurs pour les économies paysannes des pays en développement. Ceci, pour passer à un modèle écologique productif (polyculture, techniques inspirées de l’agriculture biologique et de l’élevage non industriel...), conçu avec les paysans, par et pour les consommateurs européens.


Le nouveau projet nécessite aussi une politique nationale volontariste, ainsi qu’une Pac forte profondément renouvelée en termes d’objectifs et d’outils, défendant l’emploi, la diversité, l’environnement et le bien-être animal. 

Des mesures illusoires sans régulation des marchés

Au niveau européen et mondial, il faut :

- une régulation des marchés par une gestion de l'offre (quotas...) et de la demande (protection aux frontières, stockage...), ce qui implique aussi une action forte sur les mécanismes financiers spéculatifs, appliqués aux matières premières agricoles. Les mesures envisagées au G20, comme les stocks mondiaux de sécurité, sont illusoires si elles ne reposent pas sur une telle régulation et sur le développement de la production des zones déficitaires, au lieu de favoriser la croissance des exportations. Les règles actuelles de l’Omc, basées sur un marché mondial unique, doivent changer afin de constituer des marchés agricoles protégés à l’échelle des grandes régions mondiales ;

- des critères environnementaux et sociaux forts pour accéder aux aides ;

- une réglementation sur le statut des salariés agricoles pour réprimer la surexploitation et les distorsions de concurrence.

La souveraineté alimentaire mondiale suppose notamment une augmentation de l’autonomie, européenne et nationale, en protéines végétales et l’arrêt de l’encouragement de l’exportation de cultures vivrières, dans le respect de la sécurité alimentaire de tous.

Au niveau national, il est essentiel de démocratiser et régionaliser la politique agricole, de redéfinir les missions et les modes de fonctionnement des institutions chargées de l’enseignement, de la recherche, du développement, de réorienter les objectifs économiques (promouvoir les circuits courts et l’alimentation animale à base d’herbe et de protéines locales, juguler la captation de la plus-value par les distributeurs/transformateurs, créer un levier fiscal écologique, …) et de soutenir l’installation agricole (une installation pour un départ).

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